Dans la région de Beni, des populations sont victimes de massacres attribués, depuis maintenant cinq ans, par Kinshasa, aux rebelles des ADF, une rébellion ougandaise.
Dans les localités qu’il a visitées, Fridolin Ambongo dit avoir côtoyé une « misère inacceptable » d’une population « traumatisée » et surtout « moralement affaiblie ». Des villages se vident, des champs sont abandonnés…
Plus d’une heure durant devant la presse, le cardinal tire la sonnette d’alarme. « Ce sont des actes réfléchis, planifiés… Le constat montre clairement que l’objectif de tous ces comportements c’est la balkanisation de notre pays », alerte-t-il.
L’archevêque dit avoir noté des mouvements suspects de population: « Cela se vérifie à travers le remplacement de la population déplacée par des populations généralement rwandophones ou ougandophones et cela se complique ».
Le cardinal n’est pas le seul à tenir ce type de propos, partagés par l’armée congolaise, mais, lui, insiste pour que des actions diplomatiques soient menées à l’égard des pays voisins.
« Il appartient à notre gouvernement de déployer son arsenal diplomatique pour convaincre les pays voisins, particulièrement l’Ouganda, le Rwanda et le Burundi, d’arrêter de déverser ces populations au Congo », plaide-t-il.
Si les populations sont infiltrées à Beni, c’est aussi le cas dans l’armée, affirme- t-il. Fridolin Ambongo s’inquiète aussi du maintien en fonction, dans l’armée, de plusieurs officiers qui sont sous sanctions de l’Union européenne et des Etats-Unis, une situation qui met ce dignitaire de l’Eglise dans l’embarras.
Le cardinal Fridolin Ambongo s’est également opposé à la célébration de l’an 1 de l’alternance démocratique dans le pays. Une alternance, dit-il, « au pouvoir critiquable, pendant que dans l’Est de la RDC les gens meurent ». Il prêche une « communion avec eux ».