La société civile constate que le budget de fonctionnement des institutions et des cabinets ministériels a augmenté, à lui seul, de 59%. Il pèse quelque 613 millions de dollars. Florimond Muteba, président de l'Observatoire de la dépense publique (ODEP), juge obscure une partie de ces dépenses :
« Dans ce train de vie de l’État, vous avez aussi des dépenses obscures. Des frais de recherche, les fonds spéciaux d’intervention... On a additionné. Cela fait presque 88 milliards de francs congolais qui sont répartis dans ces frais obscurs mais qui auraient pu être donnés à l’Éducation et à la Santé. Le président parle de "santé pour tous". Or, le budget de la Santé a régressé de 10%, en 2019, à 5% en 2020. »
Pour les ONG, ce budget consacre trop peu à l’investissement, notamment dans le secteur agricole et dans l’énergie.
Début décembre, le FMI a qualifié ce budget d'« irréaliste ». L’État, qui compte accentuer la pression fiscale jusqu’à 13%, ne peut mobiliser que 7,5 milliards de dollars.
Pour combler le déficit budgétaire de 3,5 milliards, l'État devra donc s'endetter ou recourir à la planche à billets. Abraham Djamba, directeur du Reged, un réseau d’ONG spécialisées dans les finances publiques, se dit inquiet : « Mais si ce déficit ne sert que pour la consommation, il risque d’y avoir des effets pervers sur l’économie congolaise. »
Le projet est censé être promulgué avant le Nouvel An par le président, mais les forces vives lui demandent de renvoyer le texte, en seconde lecture, pour le crédibiliser.