16 heures à Boikene. Sur sa moto, Kambale a roulé à vive allure. Il est venu chercher son cousin. Devant la porte fermée, il veut rapidement rebrousser chemin.
« Les gens ont fui. Ils ont fui. Les familles sont éparpillées. Les gens ne savent pas où aller. Certains passent la nuit à la belle étoile. Il n’y a pas beaucoup de solution. »
À quelques mètres d’ici, Donat s’apprête également à quitter Boikene. Lui et sa famille redoutent de nouvelles tueries dans ce quartier. Ils vivent depuis deux semaines au centre-ville de Beni, mais Donat, lui, revient souvent à Boikene pour se rendre compte de l’état de leur maison.
« Il y a deux semaines, il y avait des tueries ici. Moi, j’habite ici. Parfois nous venons dans la journée, mais nous passons la nuit au centre-ville. Et là, je rentre au centre-ville ville pour y passer la nuit. »
Maguy non plus ne va pas rester à Boikene. Sa valise sur la tête, elle dit avoir appris que les combattants ADF ne sont pas loin. « Nous avons appris qu’il y a des ADF à proximité d’ici. Nous sommes de ce quartier. Là nous quittons le quartier. Nous partons au centre-ville. Ils ont dit que l’ennemi est là. Est-ce que nous allons vivre avec l’ennemi ? »
Comme Kambale, Donat et Maguy, plusieurs habitants de Boikene ont décidé de déménager. Entretemps, le gouverneur du Nord-Kivu, a annoncé des patrouilles Mission onusienne-Forces armées de la RDC.