Kidal n’a pas oublié. Ce jour-là, Ghislaine Dupont et Claude Verlon quittaient le domicile d’un responsable du MNLA, mouvement indépendantiste. Six ans après, nous voilà dans la même cour, à la même place que nos confrères. Le propriétaire des lieux, AmbéryAg Rhissa, lui aussi se souvient : « Je regrette qu’ils aient eu le sort qu’ils ont eu. J’ai de la compassion pour eux. Ils ont eu un sort qu’ils ne méritaient pas. »
Dans la ville toujours aux mains des ex-rebelles, où la vie reprend peu à peu son cours, ce qu’on appelle ici « l’affaire » est commentée. Mme Assori Aïcha Belco Maïga, élue de la ville de Kidal, a « un mot de souvenir pour eux, parce que je suis, par exemple, l’une des dernières personnes avec lesquelles ils ont parlé. Et malheureusement, il y a eu ce qu’il y a eu. » La vérité sur le drame ? « Je ne la connais pas », répond-elle.
À Kidal, bon nombre de personnes se demande quand saura-t-on la vérité sur la mort des deux journalistes. « Je suis meurtri. Cela fait six ans jour pour jour, que Claude Verlon et Ghislaine Dupont ont été assassinés à Kidal, commente un habitant. On ne peut que demander justice. Et pour ce faire, les autorités maliennes et françaises peuvent se donner la main pour que justice soit faite. » « Cette triste nouvelle a souillé l’image de notre ville », commente un autre habitant.
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