Armando Mango est à son poste. Dans son bureau, le ministre, porte-parole du gouvernement travaille « comme d’habitude » dit-il. Pour lui, la nomination d’une nouvelle équipe jeudi par le président José Mário Vaz est un « non-évènement ».
« Vous l’appelez président, pour nous c’est un candidat à l’élection présidentielle, commente-t-il. Le gouvernement est là, on travaille tous et on mène la vie normale d’un gouvernement. »
Il y a pourtant moins de monde que d’habitude au palais du gouvernement, qui abrite plusieurs ministères. Des bureaux sont restés vides, la plupart des agents ne souhaitent pas s’exprimer au micro. « Certains fonctionnaires ont peur », explique un responsable. Peur de ce qu’il pourrait se passer si la nouvelle équipe vient s’installer, lors de sa prise de fonction lundi prochain.
« La question ne se pose même pas. Le gouvernement, c’est ce gouvernement-là. Si par hasard quelqu’un venait occuper les bureaux, on est là, en tant que gouvernement. On ne va pas se laisser faire. » Concernant un potentiel usage de la force, « on continue de croire qu’on est des adultes », répond le ministre.
Pour l’heure, pas de présence militaire particulière, mais celle –habituelle- de la force de la Cédéao chargée de protéger les bâtiments officiels.
Délégation de la Cédéao
La Cédéao –médiatrice dans la crise – a dépêché une délégation ministérielle dont une partie est arrivée ce vendredi soir à Bissau. Le chef de délégation, le ministre nigérien des Affaires étrangères, est lui attendu samedi soir. La délégation a demandé à être reçue dimanche en audience par le président.
Dans un communiqué, les États-Unis dénoncent à leur tour le limogeage du Premier ministre Aristides Gomes par le président José Mário Vaz, et soutiennent pleinement le gouvernement « légitime » pour mener le pays à la présidentielle. Les États-Unis saluent aussi les efforts du gouvernement de Aristides Gomes dans la lutte contre le trafic de drogue.