D’Uvira au Rutshuru, en passant par le Palais du peuple à Kinshasa, partout des voix se sont élevées pour protester contre la perspective d’une arrivée prochaine d’armées étrangères dans l’est de la RDC. C’est la diffusion sur les réseaux sociaux d’un document de travail de l’armée congolaise qui a attiré l’attention du public sur cette réunion.
Quand il écrit à son homologue du Burundi pour l’inviter à la réunion qui s’ouvre aujourd’hui, le chef d’état-major de la RDC, le général Célestin Mbala, associe au courrier un plan opérationnel. L’état-major intégré devrait être basé à Goma et avoir en son sein des représentants des armées rwandaise, burundaise, ougandaise, tanzanienne. Kinshasa souhaiterait aussi des délégués de la Monusco ou d’Africom.
Dans ce document, il est également prévu que les voisins de l’Est envoient des unités de forces spéciales. Et c’est bien ce qui hérisse la société civile, encore traumatisée par les crimes commis par ces armées lors des deux guerres du Congo et ces longues années d’occupation. À un an du dixième anniversaire du rapport de l’ONU qui avait recensé 617 crimes, cette perspective est perçue par beaucoup d’organisations comme un nouvel affront à la mémoire des victimes. D’autres dénoncent une forme d’hypocrisie et accusent les FARDC de déjà laisser ces armées mener des opérations sur son territoire.