Devant les entrées de la cathédrale de Bukavu, les manifestants en colère ont brûlé des pneus, scandant des messages hostiles à l’église. Ils n’avaient qu’un seul slogan : « Pas d’école, pas d’église ». Ils exigent de la part des enseignants la reprise des cours sans condition et fustigent la position un peu floue de l’église en ce qui concerne la gratuité de l’enseignement.
« Le président de la République a déjà dit que l’enseignement de base va être gratuit, dit Imani, l’un d’entre eux. Et nous les parents, nous étions tous contents. Mais nous nous étonnons que ça continue à bloquer chez les protestants et chez les catholiques. Pourquoi veulent-ils maintenir la prime ? Est-ce parce qu’ils n’ont pas d'enfant à charge ? Dans ce cas ils auront affaire à nous, parents d'élèves. Ils feraient mieux de fermer leurs églises. Si réellement ils représentent Dieu ici sur la terre, ils devraient avoir pitié de nous parents ! »
Pour Félicien, père de 7 enfants, si cette grève perdure, les enseignants des écoles conventionnées devraient être considérés comme déserteurs : « Pourquoi l’Etat ne peut pas remplacer ceux qui veulent faire grève ? S’ils ne veulent pas revenir enseigner à nos enfants, qu’ils soient chassés et remplacés par d’autres, car il y a du chômage. »
Visiblement, les paroisses catholiques étaient les plus visées comme on pouvait le constater à Muhungu, à Cahi, à Ciriri et à la paroisse de Cimpunda où la deuxième messe a été empêchée, car les manifestants ont bloqué l'accès de l'église aux fidèles.
Lors d’une rencontre avec le gouverneur intérimaire, l’archevêque de Bukavu, Mgr François-Xavier Maroyi, a proposé un dialogue entre parents, église, enseignants et l’État pour mettre fin à la grève.
Dans certains coins de la ville, la police est intervenue pour disperser les manifestants moyennant les gaz lacrymogènes.