Au marché d’Analakely, Vohangy, femme au foyer et mère de trois enfants, est venue acheter quelques centilitres d’huile. « Avant j’achetais un litre pour 15 jours, mais depuis que ça a augmenté je ne peux plus me le permettre, raconte-t-elle. On fait très attention à notre consommation parce que ce n’est pas seulement l’huile qui a augmenté, mais aussi le riz et tout le reste. J’ai entendu aux informations qu’il y aurait une baisse des prix. Mais je ne l’ai constaté nulle part. »
Pour tenter de faire diminuer les prix, le gouvernement a décidé en milieu de mois d’annuler son projet de hausse des taxes douanières sur l’huile, entre autres, qui rebutaient les importateurs. Une mesure qui semble ne pas avoir d’effet.
« On a beaucoup de mal à s’approvisionner en huile. On dirait qu’ils la bloquent ou alors il y a une pénurie, dit Noely, 24 ans, qui tient une épicerie au marché. C’est pour ça que ça augmente, parce qu’il y en a moins. Les clients se plaignent auprès de nous comme si c’était notre faute, mais c’est chez les grossistes que nous payons plus cher. »
Pour venir en aide aux ménages les plus pauvres, les autorités ont pris la décision lors du dernier Conseil des ministres de mettre à disposition dans les mairies de quartiers de l’huile à 3 000 ariary le litre, du riz et du sucre à bas prix à partir de cette semaine. Une annonce qui inquiète l’épicière : « Il faudrait plutôt faire en sorte que les prix baissent en général parce que s’ils mettent en place ces marchandises bon marché, nous allons perdre nos clients. »
La ministre du Commerce doit aussi organiser dans les jours qui viennent une réunion avec les industriels et les importateurs pour établir des prix de références des produits de première nécessité.