Le 20 septembre, le procureur près le tribunal de grande instance de Goma, dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC) avait déjà écroué à la prison centrale de la ville les 13 militants de la Lucha arrêtés deux jours plus tôt. Les 23 autres qui étaient encore en garde à vue dans un commissariat de police de la ville les y ont rejoints le 23 septembre.
Tous sont inculpés de quatre chefs d'accusation pour avoir manifesté devant les bureaux de l'opérateur Airtel : imputation dommageable [diffamation], provocation à la désobéissance civile, incitation au manquement à l'autorité publique et surtout, association de malfaiteurs, un crime grave au vu de la peine encourue.
Peine de mort encourue
« Ils sont aussi poursuivis pour association de malfaiteurs, une infraction très grave puisqu'elle est passible de la peine de mort, déclare maître Jean-Luc Bahati, le président du collectif d'avocats qui défend ces militants de la Lucha. Comme chez nous, on ne pratique pas la peine de mort, ils encourent une condamnation pénale à perpétuité. Il s'agit d'une façon de museler les libertés publiques alors que la Constitution les garantit ».
La Lucha se dit « choquée » mais reste mobilisée dans son combat contre la vie chère et la libération de leurs camarades en prison. Ce 23 septembre, ses militants ont fait des sit-in devant les bureaux de la compagnie de télécommunication dans quatre villes du Nord-Kivu : Goma, Butembo, Beni et Rutshuru. « Nous allons intensifier nos actions malgré la répression jusqu'à ce qu'on obtienne satisfaction », assurent-ils.
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