Des défenseurs gabonais de l’environnement s’interrogent sur l’accord que leur pays vient de signer avec la Norvège sur la déforestation. Aux termes d’un contrat annoncé ce week-end, la Norvège versera en effet au Gabon jusqu’à 150 millions de dollars pour le carbone qu’il n’émettra pas au cours des dix prochaines années. Oslo ne paiera que si Libreville parvient à limiter les gaz à effet de serre dus à la déforestation.
Marc Ona Essangui, secrétaire exécutif de l’ONG Brain Forest Gabon, regrette cependant de constater que la première phase du projet, approuvée il y a deux ans, n’a toujours pas démarré. « On annonce la deuxième phase de 150 millions de dollars pour dix ans, comme si la Norvège venait de faire ce don alors que le projet date de 2017, explique-t-il. Les équipes sont en place et n'attendent que le démarrage de la première phase ».
« Or, j'ai l'impression que c'est une opération de communication, poursuit Marc Ona Essangui. Pourquoi ? Les fonds sont gérés par l'Agence française de développement [AFD]. Cela coince au niveau des exigences de l'AFD parce que cette agence doit rendre des comptes à la Norvège. Il y a certaines règles que le Gabon n'a pas encore respectées, mais on passe à la deuxième phase. C'est une opération de communication du Gabon. On est habitués à ce type d'annonces ».