C'est le directeur général de la société STAR en personne qui s'est déplacé devant la presse. Les médias internationaux, eux, n'ont pas été conviés. Francis Ambroise a d'abord précisé que « chacun de ses fournisseurs dispose d’un cahier des charges qui stipule clairement que les matières premières ne doivent en aucun cas ni provenir d’aires protégées, ni nuire à l’environnement ».
Une prise de parole qui fait suite au témoignage d'un guide de la forêt de Menabe Antimena, dans l'ouest du pays. Celui-ci indique qu'une partie du maïs utilisé par la STAR provient de fournisseurs qui exploitent illégalement cette aire protégée, victime de défrichements agricoles massifs.
« Nous avons sollicité un audit indépendant sur cette zone, dont les conclusions seront rendues public dans les plus brefs délais », a souligné le directeur général qui semble finalement peu sûr de l'origine de la totalité du maïs de l'entreprise, n°1 des ventes de bières et de boissons gazeuses en Afrique francophone.
« Beaucoup de suspicions »
« Vous savez comment sont les cahiers des charges à Madagascar. Ce n’est pas parce qu’on en donne un à quelqu’un qu’il va le suivre », a réagi Ndranto Razakamanarina, le président de l'Alliance Voahary Gasy, qui regroupe une trentaine d'organisations de défense de l'environnement.
« Ce que la STAR nous disait jusqu’à maintenant c’est qu’elle ne connaissait pas ses intermédiaires et ce qu’ils font là-bas », explique-t-il. « Il y a beaucoup de suspicions envers l'entreprise dans cette zone, mais nous n'avons pas de preuves donc nous n'accusons personne », poursuit-il, ajoutant que la plateforme va mener ses propres investigations.