Au sortir de la réunion, Willy Bakonga, ministre de l'Enseignement primaire, secondaire et technique (EPST), s'est voulu rassurant : « À partir du mois de septembre, le réajustement qui a été annoncé sera fait. Nous sommes en train de trouver des moyens. Le Premier ministre a donné des instructions pour que tout ce qu’on a dit par rapport à la paie des enseignants, par rapport au fonctionnement, des frais de logement et de transports. Il faut que tout cela soit résolu. »
Aucun mot en revanche sur le volume de l'enveloppe allouée ni sur le salaire moyen de chaque enseignant. Le Syndicat des enseignants du Congo (Syeco), dont Cécile Tshiyombo est secrétaire générale est catégorique, elle désapprouve et exige une commission paritaire au préalable : « Nous ne nous sentons pas concernés. Nous préférons que constitutionnellement, il doit y avoir une commission paritaire qui doit être convoquée d’urgence afin que nous puissions tous savoir quelle est la hauteur de l’enveloppe qui a été déposée, quel est le salaire et quel est le barème par rapport à d’ordonnance 232. »
Les syndicats campent sur leurs revendications qui n'ont pas été jusque-là prises en compte par le gouvernement. Elles prévoient entre 375 dollars et 900 pour un enseignant du primaire. Le financement de cette mesure pour ce trimestre interroge au-delà des enseignements. L’Observatoire de la dépense publique (Odep) fait remarquer que ce réajustement intervient prématurément, car il n'est pas pris en compte par le budget général 2019. Pire pour l'Odep, la procédure enclenchée par le nouveau gouvernement n'est pas « légale », car « seul le Parlement est autorité budgétaire ».