Comme beaucoup de Somalis, le nouveau maire de la capitale porte un surnom. On l'appelle « Omar Finnish ». De son vrai nom Omar Mohamud Mohamed, c'est un chef de guerre bien connu en ville. Jusqu'à la conquête de la capitale par les tribunaux islamiques en 2006, il était l'un des guerriers les plus puissants de la région. Issu du clan des Hawiye, commandant une faction dissidente de l'armée du général Aïdid, depuis l'instauration d'une autorité centrale, il s'était reconverti dans la politique, comme député au fil des différents Parlements.
C'est un changement radical par rapport à l'homme à qui il succède, le désormais célèbre Abdirahman Omar Osman, dit « Ingénieur Yarisow ». Lui était un civil, un ancien réfugié des quartiers pauvres de Londres, où il avait été élu du Parti travailliste et une figure respectée de sa communauté. Un homme optimiste et travailleur, ainsi que le décrivent ses amis, dévoué au relèvement d'une ville effondrée, vérolée par vingt ans d'anarchie.
On sait maintenant qu'Abdirahman Omar Osman a été tué par une femme, l'une de ses conseillères, aveugle, qui était en fait une taupe des shebabs. La nomination d'un ancien seigneur de guerre à son poste, mais aussi de nouveaux chefs des forces armées et des renseignements le même jour, indique que le ton va changer dans la conduite des affaires à Mogadiscio.
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