La Turquie n'opère pas secrètement en Libye. Son président Recep Tayyip Erdogan a affirmé à plusieurs reprises son soutien à Fayez el-Sarraj et au courant de l'islam politique à Tripoli. Le Premier ministre du gouvernement libyen d'Union nationale lui en est reconnaissant. Mais le maréchal Khalifa Haftar a dénoncé cette intervention, ce qui a conduit à une crise entre Ankara et Benghazi, début juillet.
Ankara n'a pas seulement envoyé des dizaines de véhicules armés, des missiles et des drones Bayraktar aux milices de Tripoli. Le gouvernement turc a également livré des armes sophistiquées, comme le système de défense anti-drones dirigés au laser qui a détruit début août un drone Long Wing de l'ANL. Par ailleurs, Ankara est accusée d'avoir envoyé des militaires en Libye pour entraîner les miliciens à utiliser des armes.
Ce mercredi 14 août, le porte-parole de l'ANL a déclaré avoir détruit un système de défense anti-aérien turc installé à Misrata. Quelques jours plus tôt, c'est un avion de transport ukrainien qui avait fait les frais de cette intervention. Reliant Istanbul à Misrata avec à bord une importante quantité d'armes, cet appareil a été détruit dès son atterrissage.
Selon le site Flight Radar, un Boeing turc 737 Peace Eagle survole systématiquement les côtes libyennes. Son radar peut recueillir des informations sur un champ de 850 km.