Le paraphe est intervenu en fin de matinée de ce dimanche, avec un peu de retard. La médiation espérait en effet qu'il puisse être signé dès samedi soir mais il a fallu intégrer les dispositions d'un autre accord qui avait été signé, il y a quinze jours, entre les militaires et les rebelles du Front révolutionnaire du Soudan. C’est ce qu’a expliqué à RFI l'un des porte-parole de la contestation.
D'autres documents sont en cours de finalisation et devraient être ajoutés pour constituer ce que l’on appelle l'accord global qui sera officiellement signé dans quinze jours, à savoir le 17 août prochain. Ce sont les célébrations de l'Aïd, la semaine prochaine, qui retardent cette signature.
Pour ce qui est du chronogramme de mise en place des institutions, il est acté. Les membres du Conseil souverain seront désignés le 18 août. Le Conseil souverain, c'est l'un des organes exécutifs qui comprend six civils et cinq militaires et qui sera dirigé par un militaire pour la première année et demie de transition.
Le Premier ministre, civil, sera lui désigné le 20 août et les membres du gouvernement le 28 août prochain. Deux de ses membres seront désignés d'office par le conseil militaire au pouvoir aujourd'hui. C'est lui qui gardera de facto la main sur les forces de sécurité, même si ce sera au premier ministre de gérer le pays.
Pour ce qui est du Parlement, il sera mis en place 90 jours après la signature de l'accord. D'ici là, le pouvoir législatif sera entre les mains du Conseil souverain et du gouvernement. 67% des parlementaires devraient venir du camp des contestataires ; les forces politiques qui étaient opposées à la révolution devraient en désigner 33%. La médiation de l'Union africaine espère que la transition fonctionnera à terme comme un régime parlementaire, même si elle a quelques relents de présidentialisme. Reste que cet équilibre des pouvoirs dépendra très largement de la bonne volonté de ses animateurs.
Onze commissions devraient être par ailleurs mises en place, notamment des commissions relatives aux droits de l'homme et aux questions électorales, chers aux contestataires.
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