Aloïs, 67 ans, est venu voir ce qu’est devenue sa maison qu’il a abandonnée depuis plusieurs mois à cause de l’insécurité. Il avait décidé de quitter le quartier Païda en octobre 2018, à la suite d’une attaque attribuée aux combattants ADF.
Cette nuit-là, deux de ses voisins n’avaient pas réussi à partir plus tôt et ont été tués. « C'était ici, et l'autre dormait ici. Ils tiraient des balles partout. »
Depuis, des centaines de personnes ont déserté le quartier. « Voyez vous-même, toutes les maisons sont vidées ici, il n'y a personne. Moi, je me rends chez moi, mais je ne suis pas chez moi. »
Aloïs a toujours peur. Il n’est pas prêt à s’installer à nouveau dans sa maison. Et la population s’interroge également sur la véritable identité des auteurs des violences dans la région. Même François Grignon, le numéro 2 de la Monusco, a évoqué cette semaine le cas de certaines personnes qui portent la casquette ADF pour, dit-il, des motifs économiques.
→ Lire aussi : RDC: dans le territoire de Beni, le fléau de l’insécurité règne toujours
→ Lire aussi : RDC: la population exaspérée par l’insécurité à Beni en appelle à l’armée