En quatre ans, la vanille est devenue la deuxième épice la plus chère au monde après le safran. Un prix excessif qui attire la convoitise. « La gendarmerie a saisi plusieurs tonnes de vanille volée avant les ouvertures officielles de la campagne. Plus de 200 individus ont été arrêtés », indique Georges Geeraerts, le président du groupement des exportateurs de vanille de Madagascar.
« Les risques de vols ont poussé les paysans à récolter trop tôt », poursuit-il. Une récolte précoce qui nuit à la qualité générale de l’épice. Certains planteurs ont cueilli leur vanille un mois avant l’ouverture officielle de la campagne.
« Ce sont les gens aux alentours ou du même village que les planteurs qui volent. On m’a dérobé 60 kilos de vanille verte et c’est le fils de ma cousine qui m’a volé », explique Judio un planteur du nord du pays.
La vanille préparée se négociait 400€ le kilo l'année dernière
Pour éviter les vols, Adolphe Randrianarison a quitté sa région d’origine, la Sava, pour s’installer et cultiver la vanille dans le district de Tamatave, à l’est. « Mes plantations sont au milieu d’une commune rurale où les gens ne savent pas encore vraiment ce qu’est la vanille. S’ils la volent, ils ne sauront pas où la vendre », raconte le producteur.
Le kilo de vanille préparée, vendue aux importateurs, se négociait l’année dernière à environ 400 euros. Un prix qui ne devrait pas baisser cette année et qui pousse pâtissiers et confiseurs à abandonner la vanille naturelle pour aller vers des produits de synthèse.