Le spectre des émeutes de 2015 refait surface. Deux policiers avaient alors frappé à mort un Israélien d'origine éthiopienne. Pour la deuxième journée consécutive ce mardi 2 juillet, des manifestants ont bloqué d'importants axes de circulation, créant d'immenses embouteillages. Et le mouvement a pris de l'ampleur : des milliers de personnes ont participé à ces protestations, dans le Nord où l'incident mortel de ce dimanche 30 juin a eu lieu, mais aussi autour de Tel Aviv, Jérusalem et jusque dans le Sud près d'Ashdod.
Les rassemblements ce mardi ont commencé après les funérailles du jeune homme tué dimanche. « Nous voulons la justice. Nous exigeons que le meurtrier ait ce qu'il mérite, » a déclaré le père de la victime au cours de la cérémonie. « Mettez fin aux meurtres, mettez fin au racisme ! » scandaient les manifestants. Des pneus ont été brûlés, quelques voitures incendiées et des projectiles lancés en direction des policiers.
Par crainte d'attiser la colère, la police a dans une grande mesure laissé ces rassemblements se tenir. Mais face à la montée des violences, elle affirme qu'elle empêchera désormais toute manifestation non déclarée.
Alors que la communauté d'origine éthiopienne a reçu ces derniers jours des marques de soutien de la plupart des partis politiques, le Premier ministre Benyamin Netanyahu a tenté d'afficher à son tour sa solidarité, tout en jouant la fermeté : « Nous embrassons la communauté éthiopienne. Ce ne sont pas de simples mots, » a déclaré le chef du gouvernement israélien. Mais il a également précisé : « Nous ne tolèrerons pas que les routes soient bloquées. »