C’est un rendez-vous historique en 32 ans depuis l’avènement de la démocratie multipartite que cette élection a lieu. 117 communes sont à pourvoir, 177 adjoints à élire et cela suscite beaucoup d’engouement. Les candidats viennent de toutes les couches sociales, fonctionnaires de l’administration, avocats, enseignants, journalistes, architectes, sans-emplois...
Malgré le retard des spécimens pour montrer comment voter aux électeurs, tous les candidats ont répondu et battu campagne. Dans les nouvelles communes, les besoins sont immenses : des centres de santé vétustes, des écoles à l’abandon, absence d’espace de loisirs et les communautés de base se prennent pour des laissés pour compte ; plus de 100 listes d’indépendants sont en lice pour également prendre leur destin de développement en main contre les partis politiques présent depuis longtemps sur le terrain.
Pour ces formations politiques, gagner plus de communes dans cette élection municipale, c’est avoir une mainmise sur des collectivités dans la perspective des élections présidentielles à venir dans environ huit mois.
Quelle observation du scrutin ?
L’Association des chrétiens pour l’abolition de la torture (Acat), la Concertation de la société civile au Togo et la commission épiscopale nationale Justice et Paix ont formé 3000 jeunes pour observer cette élection. Pourtant, ces trois organisations n’ont pas obtenu le précieux sésame qui devait leur permettre d'être déployé ce dimanche sur le terrain.
Pour le ministre de l’Administration territoriale, on ne connaît pas leurs sources de financement pour mobiliser autant d’observateurs ; le ministre leur reproche enfin d’avoir affiché des positions partisanes au cours des débats sur les différentes questions d’intérêt national ; par conséquent il estime qu'elles ne sont pas neutres.
Une mesure qualifiée d'injuste la commission épiscopale nationale Justice et Paix.
Resteront quelques dizaines de personnes pour observer ces municipales : 39 observateurs des missions diplomatiques de l'UE et du Système des Nations unies. 148 au nom du Collectif des associations contre l'impunité au Togo et une quarantaine pour la commission nationale des droits de l'homme. Le Gorée Institut a mis en place un dispositif d’expertise électorale.