Les patrouilles se font toujours en véhicule blindé. Toujours en convoi. Et toujours sous la menace des engins explosifs improvisés, les EEI. Les shebabs les cachent dans des voitures, dans les ordures, sur les bords de route.
« Contre les EEI on a l’entraînement, et les ressources comme les renseignements, ou des gadgets comme les jammers, ça les détecte et ça coupe leur signal, témoigne le chef de la branche police de l’Amisom, le commissaire nigérian, Rex Dundun. Dans une guerre asymétrique, il faut éviter la routine. Si vous prenez toujours la même route, à la même heure, vous devenez prévisible. Vous devez connaître des routes secondaires et évitez les arrêts inutiles. C’est un environnement stressant pour les hommes. Ils ont des congés obligatoires, pour voir leurs familles. On a même aménagé des espaces de loisir dans la base pour qu’ils se défoulent. »
Mogadiscio et ses alentours sont sous contrôle ougandais. Le général de brigade Michael Kabango dirige les 5000 soldats du contingent. Il se plaint du manque de moyens.
« Les shebabs contrôlent les zones que nous n’avons pas les moyens d’occuper en permanence. Si on obtenait plus d’hommes, de capacités opérationnelles, hélicoptères, véhicules blindés, personnels, ce serait plus facile. On n’a pas d’hélicoptères d’attaque. Quand les shebabs lancent un assaut, on ne peut pas réagir rapidement. On ne peut pas sécuriser correctement les principales routes commerciales. Dans ce contexte, ça pose des questions sur la transition. »
Cette transition doit permettre aux Somaliens d’assurer eux-mêmes leur sécurité à partir de décembre 2021, à la fin du mandat de l’Amisom. La force africaine qui voit ses effectifs réduire de plus en plus sous la pression des bailleurs de fonds. La question est de savoir si les Somaliens pourront reprendre le flambeau.