C’est un véritable cri du cœur qu’ont lancé dimanche les évêques et archevêques de Côte d’Ivoire au terme de leur assemblée tenue à Agboville. « Évitez-nous une autre guerre », « Évitons-nous une autre guerre », répètent-ils plusieurs fois comme pour mieux « exorciser les vieux démons de la haine et de la division ».
« Force est de reconnaître qu’à l’approche des échéances électorales de 2020, il règne un climat de peur généralisée au sein de la population », constatent les dignitaires religieux qui détaillent : « Peur liée à la réalité des conflits intercommunautaires récurrents, aux questions d’insécurité, du foncier, de l’occupation illicite des forêts classées, de l’orpaillage clandestin et des problèmes relatifs à l’identité ivoirienne. » C’est sur ces mêmes thèmes que les propos d’Henri Konan Bédié au début du mois avaient déclenché la polémique.
L’appel des prélats catholiques s’adresse en particulier aux « acteurs de la vie sociopolitique ». « La responsabilité de tous ceux qui détiennent l’autorité leur impose de tout mettre en œuvre pour travailler à la réconciliation et à la cohésion sociale pour prévenir les crises et consolider la paix », préviennent-ils avant d’en appeler « spécialement au gouvernement » pour un véritable désarmement. Des archevêques et évêques qui indiquent avoir déjà appelé au désarmement comme préalable aux élections en 2015.
« Aujourd’hui encore nous lançons de nouveau cet appel pressant au nom de la paix pour une vraie réconciliation : tous désarmons nos cœurs, nos bouches et nos bras, car il y va de la vie de notre nation. »