C’est un véritable mouvement de résistance qui s’organise dans les quartiers. Ici à Barhi, une centaine de personnes sont rassemblées sur une petite place à l’écart de la rue principale pour écouter un leader de la contestation.
Les gens sont tendus, regardent autour d’eux. Il faut dire que dans la soirée le rassemblement a été déplacé à deux reprises car les Forces de soutien rapide patrouillent le quartier, explique Sara, une militante : « Ils disent que les rassemblements sont interdits, mais nous sommes ici pour dire qu’ils ne sont pas un gouvernement légitime, et que nous n’allons pas obéir à leurs ordres…. Oui nous avons peur, ils peuvent nous tirer dessus. Certains de nos amis ont été arrêtés, battus, certains violés. Mais pour défendre notre cause, nous prenons le risque. »
Les manifestants ont érigé des barricades dans les rues avoisinantes et posté des vigiles pour donner l’alerte au cas où les forces de sécurité arriveraient.
Depuis la répression sanglante d’il y a 15 jours, la colère et la détermination ont peu à peu remplacé le choc, explique ce professeur d’université : « Nous allons continuer notre lutte, nous n’allons pas abandonner. Ce qui s’est passé a été un évènement marquant pour notre mouvement, cela l’a rendu plus fort. Parce que c’était un véritable crime contre l’humanité qu’ils ont commis. Ils ont cru nous affaiblir mais cela a renforcé notre détermination. »
Le meeting ne va durer qu’une trentaine de minutes. En partant, nous croisons les forces de sécurité à moins d’un kilomètre en train de dégager un barrage sur la rue principale.