Avec notre correspondant à Jérusalem, Michel Paul
Nous sommes fin 2015. L’opération Coltan est lancée par Black Cube ; un des plus importants projets menés par cette entreprise de renseignement privée dont la majorité des employés sont des anciens des services secrets israéliens. Le Mossad, le Shin Bet et aussi 8.200, l’unité de cybersécurité de l’armée israélienne.
Son directeur, Dan Zorella, rencontre le président congolais Joseph Kabila. Des entretiens qui, selon l’émission « Uvda », vont devenir de plus en plus réguliers. Sous couvert d’anonymat, un ancien employé de Black Cube explique : « Kabila voulait tout savoir ce qui se passait lors des réunions de l’opposition. Qui participe et qui s’attaque au président. Il voulait savoir s’il y a des proches qui le trahissent. Qui étaient les traîtres. Et il y avait des traîtres. »
Toujours selon « Uvda », une dizaine d’agents de Black Cube font d’un étage d’un grand hôtel de Kinshasa le quartier général d’un service de renseignement officieux.
En 2016, fait remarquer l’émission d’investigations, dix-sept opposants au régime congolais sont tués par balles lors de manifestations. Parallèlement, une agente de Black Cube tente d’enquêter, mais sans succès, semble-t-il, sur les relations entre Kabila et l’homme d’affaires israélien Dan Gertler.
Black Cube ne réagit pas sur l’affaire congolaise, mais l'entreprise, qui possède des bureaux à Londres, a porté plainte en diffamation devant un tribunal britannique contre l'émission « Uvda » et la journaliste Ilana Dayan, et exige 15 millions de livres sterling de dommages et intérêts.