Dans une petite clairière aux abords de la ville de Paoua une trentaine d’hommes armés attendent sous la pluie. Un à un ils viennent déposer AK47, MAS36 ou RPG. Parmi eux, Yvano. Il était lieutenant dans les RJ. « Je viens faire le désarmement, dit-il. Parce que je suis fatigué. Il y a trop de souffrance. J'avais rejoint les RJ parce qu’on a massacré ma famille et mes enfants, c’est pour cela que j’étais en colère et que je suis rentré dans les RJ. Maintenant je vais désarmer pour que le gouvernement me prenne en charge pour que je reste toujours dans la paix et que j’aille dans les FACA pour que je ramène la paix dans mon pays. »
Une fois l’arme déposée vérifiée et enregistrée, les hommes passent à la phase démobilisation. Identification, tests médicaux, sensibilisation.
Le capitaine Ngoni Guy Sylvère est le directeur du centre de coordination des opérations DDR. Les derniers massacres n’ont pas affecté ses activités assure-t-il : « Cette volonté de désarmer a été faite avant les massacres de Koundjili et Lemouna et aujourd’hui ils se sont bien préparés, dès qu’on est arrivé on a fait une séance de travail avec les responsables. Ils nous ont promis de mettre à notre disposition un certain nombre d’ex-combattants. Aujourd’hui c’est effectivement ce qui a été fait. Ils étaient bien organisés et je crois que demain on ira crescendo. »
À la sortie de la dernière tente, les cartes de démobilisés sont imprimées. Les treillis échangés pour des vêtements civils.