Tous les leaders politiques burundais présents à Gitega la nouvelle capitale politique du Burundi ont dû d'abord faire une haie d'honneur pour saluer Pierre Nkurunziza à son arrivée.
Ils se sont ensuite délestés de leurs téléphones, carnets de notes et autres stylos avant de rentrer dans la salle qui devait les accueillir. Des mesures destinées à préserver la confidentialité de cette séance de moralisation, explique le porte-parole présidentiel.
Puis pendant plus de deux heures, Pierre Nkurunziza a revisité à sa façon l'histoire du Burundi, depuis sa création au 17e siècle jusqu'à l'arrivée des « colons », responsables pratiquement de tous les maux actuels du pays selon lui.
Et au sortir de cette séance, seul son porte-parole a eu le droit de s'exprimer sur le sujet comme à chaque fois. Un politicien qui a participé à cet exercice regretté en aparté « l'attitude paternaliste du président Nkurunziza. Nous avons dû l'écouter pendant des heures, sans avoir le droit de réagir à ses propos ».
« Ce sont des accusations non fondées, a réagi le porte-parole présidentiel burundais, Jean-Claude Karerwa Ndenzako. Tous les participants doivent comprendre que le chef de l’Etat, en sa qualité de père de la nation, doit s’adresser à son peuple comme étant leur grand-frère (…). Ils doivent comprendre que c’est en tant que père de la nation. Le moment de prendre la parole pour les participants n’est pas encore venu. »
Tous les politiciens, à commencer par le principal opposant intérieur Agathon Rwasa n'auront droit à la parole que de la 3e et dernière séance de moralisation à leur intention, selon la présidence du Burundi.