Les femmes de Koundjili sont en deuil. Les hommes tués ont laissé derrière eux plus de 90 enfants. Christine est dévastée. « Je n’ai plus de forces. Je n’ai plus que des larmes qui coulent dans mon cœur. Je ne sais pas quoi faire. 97 enfants orphelins. Comment vont faires les femmes de Koundjili, comment elles vont s’en sortir pour prendre en charge ces 97 orphelins ? Que va faire le gouvernement ? »
L’orage gronde au-dessus de Lemouna. Plusieurs corps ont été regroupés dans chaque tombe creusée. Joachin regarde les petits amas de terre. Des objets des défunts y ont été déposés, comme cette paire de baskets orange. Ce représentant de la jeunesse est exaspéré, il a perdu six de ses proches.
« Quand il y a des élections, ils viennent nous parler et on vote pour eux. Par rapport à ce qui s’est passé à Lemouna, l’Etat ne réagit pas, s’indigne-t-il. Si l’Etat ne réagit pas avec cette affaire de Sidiki, on va tous mourir. Est-ce que les autorités sont là ? Il faut dire au gouvernement combien on souffre ! »
Sur la petite route des gens passent des nattes sur la tête. Les populations déplacées continuent à rentrer. Mais dans les villages certains pensent eux à partir pour trouver un endroit où ils se sentiront plus en sécurité.