Il est difficile de tirer un bilan statistique de la grève. Personne ne fournit de chiffres sur la participation, même si l’opposition estime que l’appel a été largement suivi. Cela s’est vu dans certains secteurs comme les banques, les hôpitaux, les agents portuaires, aéroportuaires.
Mais d’autres se sont moins mobilisés, comme les transports ou encore les commerçants. Il s'agit souvent des métiers payés à la journée. Plusieurs jours de grève seraient trop lourds à assumer financièrement. La ville fonctionne donc à peu près normalement, même si l’on voit des entreprises fermées ou des employés manifestant devant leur société.
Maintenant, la balle est dans le camp des militaires. Vont-ils faire des concessions dans la gestion de la transition et l’équilibre des pouvoirs ? Pas sûr. Mardi 28 mai au soir, Hemeti, le numéro 2 des putschistes, a déclaré que les soldats faisaient partie de la révolution et que, sans eux, Omar el-Béchir ne serait pas tombé, preuve d’une certaine intransigeance.
Le calme demeure malgré une tension palpable
Jusqu’à présent, la journée s'est déroulée dans calme, même si des violences pourraient survenir rapidement. Une altercation a d'ailleurs éclaté à la mi-journée ce mercredi, entre civils et militaires, lors d’une séquence assez confuse.
Des soldats ont tiré, une dame a été tuée par une balle perdue, plusieurs personnes ont été blessées, un soldat a été lynché. Puis la tension est tout de suite retombée. Mardi, il y a eu aussi quelques petites poussées de fièvre à la Banque centrale et au siège de la compagnie d’électricité. On a vu des employés maltraités et parfois brièvement arrêtés.
Les RPF, les troupes de Hemeti, sont très visibles en ville durant cette grève, qui a lieu dans un calme assez relatif.