La RDC attendait le retour de la dépouille d'Étienne Tshisekedi jeudi matin. Mais l'avion n'a finalement pas décollé ce mercredi soir. Il devait arriver ce jeudi matin à Kinshasa à 8h (heure locale), coup d'envoi de trois jours de cérémonies avant son inhumation prévue normalement le 1er juin.
Tous les proches et la famille de l'ex-Premier ministre et opposant congolais s'étaient réunis à l'aérodrome militaire de Melsbroek, près de Bruxelles. La Belgique avait prévu une « cérémonie militaire » mercredi à l'aéroport pour le départ de l'avion en présence du ministre belge des Affaires étrangères, Didier Reynders.
L'opposant historique et père de l'actuel président congolais est mort à Bruxelles à l'âge de 84 ans en février 2017, mais son corps était resté en Belgique en raison des tensions politiques avec le régime du président de l'époque, Joseph Kabila.
Que s'est-il passé ?
C’est vers 19h hier soir, quelques heures à peine avant l’heure prévue pour le décollage du vol qui devait rapatrier le corps d’Étienne Tshisekedi à Kinshasa, qu’une source au ministère belge des Affaires étrangères annonce un « report » pour « raisons logistiques ».
La diplomatie belge dit alors « regretter » cette situation, mais rappelle « n’avoir pris aucune part à l’organisation » du rapatriement. Côté congolais, c'est le silence presque complet.
Et c’est seulement au milieu de la nuit, à 2h, heure de Kinshasa, que la présidence congolaise diffuse à son tour un communiqué signé du « comité de coordination » des obsèques, un comité composé de la famille biologique d’Étienne Tshisekedi, de sa famille politique et de la présidence. Un texte très court, qui parle d’un report « à la dernière minute », précise que cette « situation est totalement indépendante de la volonté des autorités belges et des organisateurs des obsèques », et invoque à son tour un problème « logistique » sans plus de précision sur les raisons de ce faux départ.
À qui la faute donc ? Et que s’est-il passé ? L’avion censé être affrété pour le rapatriement, un avion civil de location, n’est tout simplement « jamais arrivé » à Bruxelles, affirmait mercredi plusieurs sources, déplorant une « désorganisation totale ». Tandis qu’une source à la présidence congolaise avançait, elle, au conditionnel, que l’avion « affrété » aurait été « trop petit » pour contenir les quelque 200 personnes qui devaient accompagner le rapatriement de la dépouille mortelle.