La tension dans les rues de Khartoum est montée d’un cran alors même que civils et militaires ont lancé, depuis lundi, de nouvelles discussions sur la mise en place d’un conseil souverain pour remplacer l’actuel conseil militaire. Objectif : mettre en place un futur gouvernement de transition pour en finir avec la crise politique actuelle. Les manifestants ont décidé de bloquer la ville, en réponse aux attaques de milices proches du président déchu, Omar el-Béchir, qui ont déjà fait de nombreux morts et blessés.
Sur le pont principal qui relie le sud et le nord de la capitale, plus aucun véhicule ne passe. Mohamed, la quarantaine, est furieux : « Depuis mardi 9h, on a commencé à fermer trois des avenues principales de la capitale. On va venger nos morts, mais surtout, on va continuer à manifester pacifiquement ».
Naba, coiffée d’un long voile noir qui laisse à peine deviner ses yeux, appelle à continuer le mouvement lancé depuis décembre dernier : « On est prêts à donner nos âmes pour la cause. On ira jusqu’au bout ».
Les responsables civils ont de leur côté appelé au calme pour ne pas laisser les violences s’installer dans le pays : le mouvement révolutionnaire doit tenir. À tout prix.