À en croire le communiqué du précédent comité de politique monétaire, la RDC était déficitaire sur les trois premiers mois de l'année. Des documents publiés par la Banque centrale congolaise chaque semaine attestaient d’un déficit qui se creuse, malgré une meilleure mobilisation des recettes. Un déficit cumulé pour janvier, février et mars de près de 25 millions de dollars mais qui au 19 avril et pour ce seul mois, culminait à 130 millions de dollars.
La BCC imputait ces déficits notamment au coût des mesures d'urgence du président Tshisekedi qui selon la Banque centrale représentaient près d'un quart des dépenses publiques à la mi-avril.
Interrogé par la presse locale, Vital Kamerhe, le directeur de cabinet de Félix Tshisekedi, a démenti ces chiffres, assurant même que sur les quatre premiers mois de l'année, la RDC avait au contraire réussi à dégager 253 millions d'excédent budgétaire.
Aujourd'hui, la présidence et la Banque centrale semblent avoir accordé leurs violons et parlent de déficit pour janvier et mars, mais d'excédent budgétaire pour février et avril. Et si les 180 millions d'excédent se confirment pour le mois d'avril, cela signifierait qu'entre le 19 et le 30 avril, le Trésor public a enregistré plusieurs centaines de millions de dollars de recettes qui ne semblent pas avoir été anticipées dans les documents officiels de la BCC publiés jusqu’ici.
Mais pour l'Observatoire de la dépense publique, une ONG congolaise spécialisée dans la question des finances publiques, l'annonce de cet excédent n'est qu'un « fait de communication » et elle dénonce un manque de « transparence ».
Pour l'ODEP, ces incohérences dans les chiffres des recettes et des dépenses présentées par la Banque centrale et même le gouvernement ne sont pas nouvelles, mais l'ONG congolaise appelle le nouveau chef de l'Etat à faire preuve de plus de transparence que son prédécesseur.