Paludisme, tuberculose, gale… Les maladies ne manquent pas à Ngaragba. Une situation difficile à gérer, explique Joël Hubert Yandobe, le directeur de la prison centrale : « Notre infirmier peut consulter 30 à 40 détenus par jour. À cause de la promiscuité que vous voyez pour une capacité d’accueil de 400 détenus on se retrouve aujourd’hui à 1000, vous comprenez que c’est un peu difficile. Ça fait que les gens sont trop serrés, la chaleur et tout ça, ça fait que tous les jours il y a des cas de maladies. D’où à chaque fois il y a des consultations et les infirmiers sont débordés. »
Dans ce quartier de Ngaragba, les nattes se chevauchent. Du linge pend dans le peu d’espace encore vide. L’air ne circule pas, c’est étouffant. Cet homme est détenu depuis plus de deux ans dans l’attente de son procès. Il n’a pas échappé au paludisme : « J’étais malade, mes collègues ont cogné. Et puis les militaires sont venus me prendre. Et puis grâce au régisseur et au chef de sécurité, ils ont pris leur argent, ils ont payé un taxi, ils m’ont emmené, j’ai passé 10 jours à l’hôpital Saint-Paul, c’est une clinique donc les parents sont venus à mon secours. Ils ont payé les frais au niveau de Saint-Paul. Si la famille n’est pas là, je ne peux pas payer. »
Malgré le soutien de partenaires, les besoins sont énormes. La prison ne dispose même pas d’un véhicule pour évacuer les détenus malades.
Dernière décision politique en date sur le sujet, confirmée mardi à RFI, la santé des détenus va passer du ministère de la Défense à celui de la Santé. Ce qui nécessitera la mise en oeuvre d'une stratégie d'opérationnalisation et donc un budget spécifique pour cela.