C’est une journée de négociations qui s’est jouée en coulisses, ce mardi, à Kinshasa. Le matin, des forces de l’ordre sont signalées aux abords de la résidence de Ne Muanda Nsemi. Dans la foulée, le vice-Premier ministre intérimaire en charge de l’Intérieur, Basile Olongo, le qualifie de « fugitif » et explique avoir donné ordre qu’il « soit arrêté ». Le ministre n’exclut pas alors que le chef des Bundu dia Kongo puisse in fine bénéficier d’une « grâce présidentielle » ou d’une « libération conditionnelle », mais explique qu’en attendant sa place est « en prison ».
Joseph Olenghankoy intervient et s’oppose à cette arrestation. Le président du Comité de suivi de l’accord (CNSA), qui assure négocier depuis des mois avec Ne Muanda Nsemi sa réapparition, explique que ce dernier a été arrêté en 2017 en violation de son immunité en tant que député, selon lui, et n’a jamais été condamné. Il préconise un arrangement à l’amiable au motif aussi que Ne Muanda Nsemi a promis d’œuvrer à la réconciliation prônée par le président Tshisekedi.
Toute la journée, des discussions ont lieu au plus haut niveau. Dans l’après-midi, une source à la présidence explique qu’un « délai » a finalement été accordé à Ne Muanda Nsemi pour ne pas « le brusquer » dans la mesure où il est réapparu de son plein gré et que Joseph Olenghankoy s’était porté garant de ses agissements, mais qu’il est bel et bien attendu en prison. Le temps au moins que son dossier soit examiné. Quant à Joseph Olenghankoy, il assurait en fin de journée avoir finalement accepté de présenter Ne Muanda Nsemi au parquet sous peu mais en échange, selon lui, de la promesse qu’il ne serait pas arrêté.