En 20 ans, Ismaïl Omar Guelleh a fait passer Djibouti du statut de petite cité endormie, à celui de carrefour stratégique de la géopolitique régionale,situé entre la Corne de l’Afrique, la Péninsule arabique, la mer Rouge et l’océan Indien, là où transitent 20% des exportations mondiales.
Le chef de l’État a fait un pari militaire, en acceptant sur son sol des bases française, américaine, chinoise ou encore japonaise. De quoi apporter des dividendes, une protection et un statut géostratégique unique pour un pays d’un million d’habitants.
Ismaïl Omar Guelleh a aussi fait le choix des infrastructures, avec la construction, le plus souvent par les Chinois, de ports, oléoducs, chemins de fer, pipelines. Résultat, la croissance de Djibouti tourne autour de 6% et en 20 ans, le PIB a plus que triplé.
La face sombre du développement économique
Un succès en apparence flatteur, mais qui possède une face sombre, puisqu’il ne bénéficie pas à la majorité de la population. 172ème sur 189 pays selon l’ONU, Djibouti a perdu 15 places dans le classement mondial du développement sous le règne d’Ismaïl Omar Guelleh.
Le chômage frôle les 40% et la pauvreté les 20%. Certes le pays est calme, mais il est aussi dirigé d’une main de fer. Les défenseurs des droits de l’homme dénoncent régulièrement l’arbitraire, l’absence de liberté politique, de la presse, d’association.
A 72 ans, le chef de l’État a parfois évoqué la possibilité de passer la main. En tout cas il est en poste jusqu’à au moins 2021.