La société civile parle d'une véritable crise de confiance entre le personnel soignant et la population. Dernier incident en date, l'accrochage entre des conducteurs de taxis-motos et une équipe d'enterrement sécurisé qui procédait vendredi 3 mai à l'inhumation d'une patiente morte du virus à Katwa.
Deux motards ont perdu la vie suite à l'altercation, entraînant des manifestations de conducteurs de taxis-motos ce week-end. Résultat, les équipes de riposte contre le virus n'ont pu travailler pendant près de deux jours.
Selon le ministère de la Santé, elles auraient partiellement repris leurs activités dimanche. Mais Eli Kwiravusa, vice-président de la société civile de la ville, assurait lundi 6 mai que les soins étaient encore au point mort.
Des soignants régulièrement pris pour cible
C'est un nouveau coup dur pour le personnel soignant, régulièrement pris pour cible par les groupes armés présents dans la zone. Fin février, les équipes de Médecin sans frontière ont suspendu leurs activités suite à l'attaque de deux centres de soin.
Depuis, la qualité de la riposte s'est dégradée assure-t-on à Butembo. A chaque interruption d'intervention, il y a un risque accru de rebond de l'épidémie explique le docteur Ibrahima Socé Fall, de l'OMS. Autour de Butembo, il y a déjà eu plus de 600 morts, et le médecin enregistre parfois jusqu'à quinze nouveaux cas par jour.