La petite phrase de Félix Tshisekedi a fait l’effet d’une bombe sur les négociations en cours. D’autant plus qu’elle a explosé à la veille d’un rendez-vous important. Samedi 6 avril, les négociateurs des deux camps ont prévu de se retrouver pour plusieurs jours à une centaine de kilomètres de Kinshasa.
Mais après la sortie du chef de l’État perçue comme un « affront », plusieurs négociateurs de la coalition pro-Kabila ne font pas le déplacement, à commencer, confie l’un d’entre eux, par Néhémie Mwilanya qui dirige pourtant la délégation.
Les discussions s’engagent tout de même avec ceux qui sont là. Elles sont « houleuses », racontent des témoins, s’étirent toute la nuit. Jusqu’au clash le dimanche matin. Chacun rentre alors chez soi sur un constat d’échec.
Depuis ? « Quelques coups de fils », assure-t-on de part et d’autre refusant de parler de « blocage ».
Mais dans les faits chacun campe sur ses positions. Côté FCC, on semble plus déterminé que jamais à imposer Albert Yuma. « Je ne vois pas Joseph Kabila changer d’avis de sitôt », prédit un de ses négociateurs. « Ce choix nous revient selon la Constitution », martèle-t-il.
Même fermeté du côté des pro-Tshisekedi, sous-pression à la fois de leurs militants et de la communauté internationale. « Le nouveau président doit imprimer sa marque », explique l'un de ses négociateurs. « Nous risquons de ne pas obtempérer au caprice du Front commun », assure-t-il. « C’est le capharnaüm et ça risque de durer longtemps », prédit une cadre du FCC.
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