Ce sont tous les policiers de la ville sans exception qui ont été déplacés de Maroantsetra. La sanction pour cette vingtaine de membres des forces de l’ordre : une affectation dans une autre ville. « Très insuffisant » juge la Commission nationale indépendante des droits de l’homme. « Nous attendons une sanction disciplinaire et non administrative », a indiqué Mireille Rabenoro, sa présidente, qui précise qu’une réunion avec le ministre de la Sécurité est prévue jeudi 11 avril après-midi.
« Ça nous soulage beaucoup qu’ils partent parce que ce sont des policiers corrompus. Mais il faut aller plus loin. Les violences policières sont courantes ici », explique Joel Velonjara, un professeur au lycée de la ville.
Le commissaire Estel Ainanirina, directeur de cabinet du ministère de la Sécurité publique, semble aller dans le même sens. « On ne peut pas rester les bras croisés devant les écarts commis à Maroantsetra », déclare-t-il. « Ces policiers sont mis à la disposition de la direction provinciale de la sécurité publique de Tamatave en attendant leur redéploiement prochain », indique Joel Ainanirina.
Une enquête interne a été ouverte pour déterminer ce qui s’est passé au commissariat et lorsque les policiers ont tiré sur la foule. « Si les faits sont avérés, il y aura des sanctions disciplinaires », souligne le commissaire. Pour les parents de la première victime, les policiers ont tué leur enfant. Les médecins ont d’ailleurs indiqué que ce sont des coups qui sont la cause de la mort du jeune homme. Une enquête judiciaire et pénale doit aussi être ouverte.
Pour l’heure, la ville ne dispose donc plus d’aucun policier. Le nouveau chef de service du commissariat a été nommé. Les autres policiers arriveront en début de semaine prochaine a fait savoir le ministère de la Sécurité publique.