A Tripoli et ses alentours, plusieurs témoins décrivent une situation de blocus avec des routes bloquées par des barrages de sable et contrôlées par des hommes armés. Les civils ne peuvent plus se déplacer librement. Certains habitants de Tripoli échangent de manière informelle via les réseaux sociaux des tuyaux concernant les voies ouvertes et celles à éviter.
Voilà déjà une semaine que les combats durent. Et les civils, traumatisés par les précédentes crises de ce type, anticipent d'éventuelles coupures d'eau et/ou d'électricité.
Même réflexe d'anticipation de la part des organisations humanitaires qui distribuent des vivres aux populations. « Nous avons pu prépositionner des kits de premiers secours pour blessures de guerre et ça, ce sera suffisant pour traiter une centaine de blessés, rapporte Françoise Lambert, porte-parole du Comité international de la Croix-Rouge. Et puis aussi nous assurons des distributions. Ces deux derniers jours par exemple, nous avons pu distribuer de la nourriture, des produits de première nécessité pour que les gens puissent recommencer un petit peu à vivre, et puis des kits pour l’hygiène. Tout ça pour 900 personnes. »
Les observateurs de cette crise partagent une inquiétude : celle de voir ces combats se prolonger dans la durée.
Jeudi, l'Union européenne a évacué les membres de son équipe d'assistance.
L’insécurité touche aussi les nombreux réfugiés et migrants qui transitent par la Libye pour se rendre en Europe. En milieu de semaine, le Haut-Commissariat de l'ONU pour les réfugiés a pu évacuer 150 d'entre eux qui étaient enfermés de manière illégale dans un centre de détention d'Ain Zara, au sud de Tripoli.