Avec ferveur, plus de 10 000 personnes se sont regroupées sur la place de l’indépendance, après la prière du vendredi. Pour Fatim Diarra, trop c’est trop. « Le Mali était bien ! Le Mali était tolérant ! Le Mali était beau ! Et maintenant, tout le monde souffre. Même quand tu dis bonjour à quelqu’un, il te fait la bagarre parce que le cœur est serré ! Les militaires meurent, les civils meurent ! »
Le massacre d’Ogossagou où au moins 157 villageois ont été assassinés le 23 mars est la goutte d’eau pour un commerçant. « Si la communauté internationale n’est pas en mesure de nous sécuriser, qu’ils dégagent ! » Les forces militaires internationales, spécialement françaises, doivent quitter le Mali, assume un fonctionnaire. « Votre gouvernement est complice de tout ça ! »
Les manifestants, dans leur slogan ou sur leur pancarte, réclament la démission du gouvernement malien. Ils ont répondu à l’appel des leaders religieux. Issa Kaou N’djim est le porte-parole du président du Haut conseil islamique, l’imam Mahmoud Dicko.
« L’école est dehors, les commerçants se cherchent, et aujourd’hui il n’y a pas de perspectives pour les jeunes, il n’y a pas d’emploi. Le chômage, l’insécurité… Ici, aujourd’hui, on dit : alors que les uns se font massacrer, qui sont les coupables, qui sont les auteurs, quelle politique nous a menés à ça ? La France est un pays ami, mais la France ne doit pas soutenir un gouvernement corrompu, illégitime. »
En marge, des jets de pierre, des pneus brûlés et des gaz lacrymogènes ont été lancés à proximité du musée national. Les leaders religieux annoncent que si leurs revendications ne sont satisfaites, ils appelleront à une nouvelle manifestation vendredi prochain.