À l'Assemblée nationale, les positions se sont radicalisées au fil des débats. La mouvance présidentielle reproche aux opposants de ne pas s'être conformés à la loi en obtenant leur quitus fiscal et leur certificat de conformité. « Ils n'ont qu'à s'en prendre à eux-mêmes », affirme Jean-Michel Abimbola, coordinateur de la majorité présentielle.
L'opposition dénonce quant à elle la mauvaise foi du président Patrice Talon qui aurait fait semblant, selon le député Éric Houndété, de jouer la carte du consensus quand, en sous-main, ses députés bloquaient toute proposition de sortie de crise. « S'il voulait une solution, il pouvait la trouver, il a toutes les cartes en main », ajoute-t-il.
D'après un observateur de la vie politique, « on a noté beaucoup de maladresses du côté du bloc présidentiel et un certain jusqu'au-boutisme du côté de l'opposition. Tout cela dans un climat de méfiance généralisé. »
En cause notamment selon lui : la gouvernance Talon qui a tendance à avancer seule, sans faire de concessions. Chacun est donc resté sur ses positions selon lui et on est là : le Bénin se dirige vers des élections sans candidats de l'opposition. « Certains en plaisantent, conclut cet observateur, mais au fond, cela ne fait rire personne. »