Le nouveau parti d'Agathon Rwasa parle aujourd'hui d'une cinquantaine d'arrestations recensées depuis qu'il a été agréé officiellement par les autorités burundaises. Ces chiffres sont corroborés par les quelques médias indépendants encore présents au Burundi.
A chaque fois, ses militants sont arrêtés - par petits groupes de trois, quatre ou cinq - par des escouades d'Imbonerakure, membres de la ligue des jeunes du parti au pouvoir, qui servent d'auxiliaires aux forces de l'ordre.
Armés de gourdins et parfois d'armes à feu, selon des témoins, ces Imbonerakure opèrent souvent de nuit. Ils forcent la porte d'une maison, passent à tabac tous ceux qui se trouvent à l'intérieur, avant de les acheminer vers le chef-lieu de leur commune où ils sont remis à la police. Le motif est toujours le même, à savoir que ces opposants tenaient une réunion non autorisée.
De tels cas ont été signalés dans les communes de Murwi, dans le nord-ouest, Busoni, dans le nord-est, tout comme dans le centre ou encore dans le sud du pays, rien qu'au cours des deux dernières semaines.
Le CNL dénonce « une répression qui s'est plutôt durcie, depuis qu'il a été agréé comme parti politique », alors qu'il pensait que sa reconnaissance officielle « allait mettre fin aux actes de harcèlement dont sont victimes ses militants depuis des années ».
Aucun responsable politique n'a souhaité réagir jusqu'au soir de ce lundi 1er avril.