Devant le bureau administratif de Tsiadana, une longue file d’attente. Ils sont environ 80 habitants, la plupart des femmes et des enfants paniers à la main, à patienter pour pouvoir acheter un kilo de riz à 1000 ariary, soit 26 centimes d’euros au lieu du double sur le marché.
Une attente qui échauffe les esprits. Marie-Louise Ravaomalala, vendeuse de légumes, est ici depuis deux heures. « Je suis arrivée ce matin à 8h, et je suis encore là alors que je dois travailler. Il y a tout le temps des gens qui nous doublent. Ils donnent la priorité à leur copain ! Si tu ne connais personne, tu es obligé de faire la queue ! Dès que j’ai entendu la nouvelle, je suis venue ici. Je vais prendre trois kilos pour 3000 ariary. Nous sommes 7 à la maison, ça va nous suffire pour deux jours ».
Eliane 42 ans, mère de 5 enfants, vient tout juste d’obtenir ses 3 kilos de riz. « Je suis vraiment très contente parce que je peux me permettre d’acheter ce riz à bas prix. Regardez, je trouve que c’est de la bonne qualité. Il a à peu près la même apparence que le riz malgache. »
A l’intérieur du bureau administratif, les sacs de riz de 50 kilos se vident en un rien de temps. Leticia Rahoeliarisoa est la cheffe magasinier. « Le seul critère, c’est qu’une famille peut acheter maximum trois kilos pour que tous les habitants puissent avoir leur part, nous explique t-elle. Je dois dire qu’aujourd’hui, il n’y en aura pas pour tout le monde mais ceux qui n’ont pas pu en avoir cette fois en auront au prochain tour. »
Ce riz à bas prix est vendu une à deux fois par semaine dans chaque bureau administratif de quartier. Une réponse à la pauvreté sur le court terme que certains regrettent. Du côté des riziculteurs on s’inquiète aussi de la rude concurrence créée par l’importation de ce riz pakistanais.