Tout avait été minutieusement préparé. Un comité d'accueil devait même être déployé à l'arrivée au Togo de François Boko. Mais ce voyage retour a tourné court. Quand jeudi matin, à l'aéroport parisien de Roissy, la cheffe d'escale d'Air France a notifié à l'opposant qu'il ne pouvait pas monter à bord du vol destination de Lomé. Motif avancé : « les autorités togolaises ont menacé la compagnie aérienne d'empêcher l'atterrissage si j'étais à bord », indique l'intéressé.
Du côté d'Air France, on rappelle simplement qu'une compagnie aérienne « n'est pas autorisée à embarquer - en connaissance de cause - des clients dont l'admission sur le territoire de la destination est interdite ».
Pour la présidence togolaise, il n'est pas question d'interdiction, « mais de règles migratoires à respecter », dit-on au palais. À savoir que pour rentrer au Togo, un binational doit être muni d'un passeport ou d'une carte d'identité en cours de validité, sans quoi il faut un visa. « Or, déclarent les autorités togolaises, ce n'est pas le cas de François Boko » qui n'a qu'un acte d'état civil. « Ce document fait foi, affirme l'ancien ministre, c’est une stratégie pour gagner du temps pour que je ne rentre pas dans un délai qui me permette de prendre des mesures en vue d'une éventuelle candidature en 2020 ».