Depuis le 15 mars, jour de l'annonce du retrait du président Bouteflika de la course à la présidentielle ainsi que de l'ajournement des élections, le pouvoir ne cesse de faire des concessions en réponse aux réclamations des Algériens.
Mais ni le changement de gouvernement, ni la conférence nationale annoncée, ni même la démission du président exigée par le chef de l'état-major de l'armée ne semblent satisfaire la population.
Pour les protestataires, ces mesures viennent trop tard. « Il fallait déjà les prendre depuis 2014 », s'accordent-ils à dire.
Pour eux, abandonner Abdelaziz Bouteflika n'est qu'une façon de sauver le régime. Pour nombre d'Algériens, le pouvoir doit enfin réaliser que « ses ruses » n'opèrent plus.
Les manifestants, de plus en plus nombreux, ont d'autres attentes plus radicales : plus question de remplacer un vieillard impotent par un autre cacique du pouvoir, plus question de laisser la préparation du futur scrutin entre les mains d'un système qui a failli.
Les prochaines manifestations, attendues pour ce vendredi, vont-elles réussir à arracher de nouvelles concessions à un pouvoir algérien qui semble déphasé et en totale rupture avec ce pays qui compte plus de 54 % de moins de 30 ans ?