Il était tout puissant, presque intouchable. Sa disgrâce et sa chute ont été très rapides. Cela a commencé par une garde à vue de 24 heures qui s’est terminée par une mise en examen pour « bradage de domaine public ». L’Etat reproche à Modeste Toboula d’avoir fait morceler et d’avoir vendu, un domaine à vocation touristique frappé d’interdiction de lotissement.
Le préfet aurait permis, avec l’aide un géomètre, la vente de la zone morcelée à plusieurs acquéreurs. Lui-même est accusé d’avoir acheté trois parcelles enregistrées au nom d’un proche parent.
Neuf personnes poursuivies
Ils sont neuf à être poursuivis dans cette affaire. Il y a le préfet, les acquéreurs et le géomètre, tous seront jugés le 8 avril par la très redoutée Cour de répressions des infractions économiques et du terrorisme (CRIET).
La déchéance de Modeste Toboula connait un retentissement à la mesure de ce qu’il a été et de ce qu’il a fait pour Patrice Talon. C’est lui qui a mené avec ses grues, les opérations de déguerpissement, c’est encore lui qui a suspendu le Maire de Cotonou. Avec l’opposition et les syndicats, il s’est régulièrement brouillé sur les autorisations de marche.
Sa chute est une surprise et une vraie déflagration. « Avec Talon, il n’y ni protégé, ni vache sacrée », a commenté laconiquement un proche du pouvoir.