La première interrogation porte sur le timing de cette mesure. Depuis l’investiture du président Félix Tshisekedi, le gouvernement est donné pour démissionnaire et devrait se contenter de gérer les affaires courantes. Ce qui fait cette fois grincer des dents dans les rangs du parti présidentiel, c’est de voir le Premier ministre sortant, Bruno Tshibala, imposer aux sociétés minières le paiement d’une taxe supplémentaire.
L’argent, sans doute un joli pactole, ira sur le compte du Fonds de promotion de l’industrie, un fonds géré par des proches de Joseph Kabila et qui, en dix ans d’existence, a déjà été entaché de plusieurs scandales.
Bruno Tshibala, un ancien de l’UDPS, est aujourd’hui membre du FCC, la coalition pro-Kabila et dit appuyer sa décision sur le rapport d’une commission interministérielle.
Ce rapport, daté du 13 février, qualifie la taxe de simple « prélèvement parafiscal », perçue non pas par l’Etat mais par un « service public personnalisé », ce qui la rendrait légale vis-à-vis du nouveau code minier. Ce rapport dit en cela suivre l’orientation de la présidence de la République, sans préciser s’il s’agit du nouveau ou de l’ancien chef de l’Etat.