Ancien membre d’un gang, Ahmed Mohamed Ali est un criminel en cours de réhabilitation. Habitant de Majengo, un quartier à la réputation sulfureuse, il a connu Mahir Khalid Riziki, l’homme à la ceinture d’explosifs. « On le connaissait. C’était un chauffeur de taxi. Ça nous a choqué de voir qu’il avait commis l’attentat suicide. C’était quelqu’un de calme, qui n’était en conflit avec personne. Donc il avait gardé ses activités terroristes secrètes. »
Il y a encore quelques années, la zone de Mombasa était un haut lieu de l’islamisme au Kenya. Mais pour Johnston Okasida Ipara, chef de la police du comté, la situation s’est améliorée. « Vous voyez les touristes se presser à Mombasa. Les choses ont changé. Ces activités ont été réduites au minimum. Là on parle d’une personne. Le ratio est négligeable. Et on est capable de le gérer », assure-t-il.
Mis sous pression à Mombasa, les shebabs recrutent dans d’autres régions désormais. Mais le phénomène n’a pas disparu de la côte comme l’explique Sheikhalfani Ali, secrétaire régional du Conseil suprême des musulmans.
« Le phénomène n’est pas visible comme avant, dit-il. C’est beaucoup plus secret. Comme les dynamiques changent, nous devons aussi changer de tactique. Maintenant le recrutement se fait plus en ligne. Et nous devons apprendre à nos imams, nos chefs religieux à utiliser internet, les réseaux sociaux. »
Selon plusieurs sources, la cellule terroriste avait également prévu d’attaquer Mombasa. Preuve que la région n’en a pas encore fini avec ses démons.