Etat failli dans les années 1980, le Zaïre du maréchal Mobutu est appelé par les bailleurs de fonds à réduire son train de vie. Déjà à l'époque, à peine plus de 60% des enseignants congolais sont payés par l'Etat qui va tout simplement arrêter d'en payer certains. C'est à ce moment-là que le système de primes payées par les parents d'élèves est généralisé.
Quand la Constitution est adoptée en 2005 et que l'enseignement primaire est ainsi constitutionnellement décrété « gratuit et obligatoire », il n'y a que 30% des enseignants qui sont payés, et encore très mal.
Depuis, les instituteurs et professeurs de la République n'ont eu de cesse que de réclamer salaires et augmentations. Depuis surtout, ils se plaignent de devoir passer la plus grande partie de l'année à faire pression sur les parents ou même à chasser les élèves qui n'ont pas payé la prime.
Résultat, selon une enquête nationale dite « sur les enfants et adolescents en dehors de l’école », ils sont plus de 7 millions d'enfants de 5 à 17 ans à ne pas fréquenter les bancs de l'école. Selon le budget 2019, plus de 140 000 enseignants ne sont toujours pas payés du tout par l'Etat.
Il faudra commencer par là. L'Observatoire de la dépense publique, une ONG congolaise, estime que plus de 500 millions de dollars seront nécessaires pour supprimer ces primes. Ce serait presque la totalité du budget dédié à l'enseignement primaire et secondaire au Congo cette année.