Il y a deux volets dans cette discussion. Tout d’abord, un volet technique qui est bien avancé. A l'automne dernier, en effet, un accord avait même été trouvé, selon plusieurs sources. Il prévoyait, entre autres, des délais plus courts dans le traitement des dossiers de visas, plus de « transparence » sur les motifs de refus et certaines facilités pour les diplomates. Les Européens s'engageaient ainsi à remédier à des critiques formulées depuis longtemps par les Congolais sur le fonctionnement de cette Maison Schengen.
C'est néanmoins sur le volet politique que la discussion a achoppé. Kinshasa, arguant de sa « souveraineté », a tenté, jusqu'au bout, en échange de la réouverture de la maison Schengen, d'obtenir la levée des sanctions européennes contre 14 officiels congolais. Les sanctions ont finalement été renouvelées en décembre mettant fin à la discussion, mais du côté européen, il était hors de question de lier ces deux dossiers. L’Union européenne avait alors précisé qu'elle pourrait les réexaminer à l'issue du processus électoral s'il se passait correctement. Aucune date n'est encore fixée, au niveau européen, pour un réexamen.
Quelle sera, par conséquent, la posture du nouveau président sur ce dossier ? On devrait avoir un début de réponse la semaine prochaine. Le sujet sera au cœur d'une réunion, le 5 février, entre son directeur de cabinet, Vital Kamerhe, et les ambassadeurs européens en poste à Kinshasa.
« Ce sera un bon test de la capacité de Felix Tshiskedi à s'émanciper et à inverser les décisions agressives de la fin de mandat de son prédécesseur », estime un diplomate français.
« La discussion sera aussi politique », répond-on, sans plus de précisions, dans l'entourage du nouveau président. Au moment d'évoquer la Maison Schengen, dans son discours d'investiture, Félix Tshisekedi avait plaidé en faveur d'une « coopération internationale équilibrée » et rappelé son attachement au principe de « non-ingérence ».