Le candidat malheureux à la dernière présidentielle est visiblement détenu dans des conditions sommaires. Selon l’un de ses avocats, de l’eau s’infiltrerait dans sa cellule lorsqu’il pleut, le lieu serait infesté de souris.
« Ce n'est qu'hier soir mercredi qu'il a pu prendre son premier bain. Vous imaginez les conditions dans lesquelles il se trouve ? Et la tenue vestimentaire qu'il arborait le jour de son arrestation et la même qu'il arbore encore ce soir », remarque maître Emmanuel Simh, avocat de Kamto et vice-président du MRC.
Ses avocats dénoncent également les conditions de son arrestation. Et le fait qu'il était menoté tout au long de son transfert entre Douala et Yaoudé.
Maurice Kamto sera une nouvelle fois entendu ce vendredi à 13h. L'opposant est poursuivi pour huit infractions dont la « rébellion » et l'« incitation à l'insurrection ».
Huit charges pour Valsero
Les 200 autres personnes arrêtées depuis samedi font l'objet d'enquêtes préliminaires pour les mêmes charges. Une trentaine de ces détenus dont Alain Fogué, le trésorier du MRC, ont décidé jeudi soir d’entamer une grève de la faim.
« Ils estiment être les otages de M. Biya et qu'ils ne sont ni plus ni moins que des prisonniers politiques et que dès lors, ils sont prêts à mourir en martyr », déclare Emmanuel Simh.
Le rappeur Valsero a lui été entendu jeudi. Six nouvelles charges lui sont désormais imputées. Elles viennent s'ajouter aux deux infractions qui lui avaient été initialement notifiées. Or, l’homme n’avait pas pris part aux manifestations de samedi. « Sa seule faute, estime son avocat maître Simh, c’est d’avoir été un soutien de Maurice Kamto à la dernière présidentielle. »