Un syndicat indépendant n'a pas droit d'existence au Soudan. C'est interdit par la loi. Tous les syndicats en activité dans le pays sont donc gouvernementaux. Pour desserrer l'étau du régime, des professionnels ont commencé à fonder, en secret, des associations propres à leur métier. La plus ancienne de ces associations est celle de l'université de Khartoum. Elle date de 2012, et a donc souvent pris la tête des manifestations antigouvernementales ces dernières années.
Structure
L'Association de professionnels soudanais est en quelque sorte une structure, un regroupement, qui remplace les syndicats indépendants. Elle est née, également en secret, après les manifestations de 2013. Sortie publiquement de l'ombre à l'été 2018, elle s'active ouvertement pendant les protestations. Mais sa sortie de l'anonymat a conduit à l'arrestation de plusieurs de ses dirigeants depuis le début de ces protestations, les plus importantes au Soudan depuis l'arrivée de Omar el-Béchir, selon les analystes.
Anonymat
Depuis, ces chefs gardent l'anonymat, n'utilisent pas leur portable ou agissent depuis l'étranger. Même si le Soudan compte une centaine de partis politiques, l'APS a réussi à attirer ces partis de l'opposition à son programme. Elle s'est hissée comme leader du mouvement avec sa déclaration dite de « liberté et de changement » qui réclame une transition pacifique du pouvoir. Cette association qui travaille collectivement, organise toutes les contestations et a su gagner la confiance de la rue.